Grêve des éclusiers, affaire à suivre
Nous sommes bloqués à une écluse car les éclusiers font grêve depuis mardi dernier.
Lorsque nous voyageons, nous regardons régulièrement le site VNF, voir si il y a des avis à la batellerie, indiquant des arrêts, des pannes.., et là, nous avons eu beau regarder, il n'y a aucun commentaire sur une quelconque grève qui paralyse l'Oise, le Nord, la Picardie, la Seine, la Marne et l'Yonne
On parle de restrictions de personnel, mais nous craignons que les premiers licenciés aient été les employés du service communication.
voici la coupure du journal "le Parisien"
Le mouvement de grève des éclusiers a pris une nouvelle tournure hier matin, quand le préfet de l'Oise a décidé de les réquisitionner.
HIER MATIN, ce sont les forces de l'ordre qui sont venues chercher les éclusiers à leur domicile pour les conduire à leur poste de travail. Samedi soir, un ordre de réquisition avait en effet été pris par la préfecture qui a estimé que les éclusiers portaient atteinte à l'ordre public. Il leur a ainsi été ordonné de rouvrir les écluses de 9 heures à 13 heures et de 14 heures à 18 heures afin de rétablir le trafic fluvial bloqué depuis mardi 19 février par leur mouvement de grève.
« Celui de Sarron a refusé d'obéir »
« C'est une atteinte à notre droit de grève. Si on refuse, c'est le tribunal et le licenciement ! » tonne Pascal Bonus, responsable du barrage et de l'écluse de Venette. « En vingt-trois ans de travail, je n'ai jamais vu ça ! L'éclusier de Sarron a refusé d'obéir et on l'a conduit à son poste avec les menottes, celui de Verberie en a fait un malaise et a été emmené à l'hôpital, celui de Venette a été dérangé dans son sommeil juste après minuit. Il a quatre enfants dont certains en bas âge et les policiers ont tambouriné à sa porte à cette heure-là. »
Depuis mardi, les éclusiers protestent contre la réorganisation de leur travail qui les conduirait à faire plus d'heures, à se déplacer sur d'autres écluses avec leur véhicule personnel ou encore à ouvrir les écluses certains jours fériés. « Le tout sans pause à midi ! Il faut plus d'effectifs. Notre métier va finir par disparaître avec l'automatisation des écluses », commente Michel Brault, éclusier à Janville. « D'autant qu'une partie du personnel est déjà passée à la trappe et que les personnes qui partent en retraite ne sont pas remplacées. »
Quelques mariniers ont réussi à passer des écluses, mais une centaine de péniches étaient toujours bloquées sur les canaux de l'Oise hier soir. Patrice Canipel doit aller livrer 300 tonnes de gravillons à Gennevilliers et ne se fait pas d'illusions. « Je vais encore être bloqué plus loin. Je perds 500 € par jour, ça commence à bien faire. »